jeudi 16 décembre 2010

Un toit, pas de loi!

       Par l'article 32ter A ajouté au chapitre 7 de la Loi d'Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (LOPPSI 2) consacré à l'extension des pouvoirs répressifs du préfet, le gouvernement veut mettre en œuvre l'extermination sociale des plus  pauvres, en particulier de toutes les personnes victimes d'exclusion par le logement ou le mode de vie, en les expulsant manu-militari et détruisant leurs biens, sous 48h, sans droit de la défense et sans jugement, mais aussi sans aucune obligation de relogement ou d'hébergement.Ce projet de loi étend les discriminations ethniques ordonnées par les circulaires Hortefeux de cet été contre les camps de Roms et les gens du voyage, à tous ceux qui se logent par leurs propres moyens et selon leurs convictions. Il sera désormais hors la loi de se loger en France dans une cabane ou tout local auto-construit non inclus dans le code normatif de l'urbanisme,et même sous une tente, qu'il s'agisse d'un abri de fortune ou d'une yourte écologique.Le Sénat a déjà voté cet article criminalisant tout abri hors normes, qui créé une procédure d'exception, expéditive et arbitraire, pour  réprimer les personnes dites « du voyage » par la destruction de leurs habitations mobiles ( la loi excluait jusqu'ici la saisie des véhicules d’habitation), ainsi que tous ceux qui ont su trouver une solution, précaire ou assumée, à la fracture sociale et aux expulsions de logement et de terrain, et enfin, tous ceux qui remettent en question les notions de dignité, de salubrité et de décence, en innovant dans des habitats autonomes, modestes et légers, à l'empreinte écologique soutenable. Il ne manque plus que le vote des députés fin Novembre à l'assemblée pour créer une violation de domicile légale et piétiner le droit de propriété des pauvres, puisqu'avec cette loi, leurs habitats seront rasés.Le gouvernement profite de la xénophobie à l'égard des nomades et des Roms pour amplifier sa chasse aux différences, englobant toute expression de la contre-culture. Cette proposition de loi, qui viole le droit de tout citoyen à une procédure équitable et contradictoire, où chacun peut expliquer sa situation et ses choix devant un juge, vise et stigmatise clairement l'avant garde d'une transformation de société, engagée dans des modes de vies sobres et éthiques, transformation pourtant appelée à grands cris par tous les experts de la préservation du climat, des ressources et de la bio-diversité.

Alors qu'est tiré un bilan catastrophique de la loi sur le logement opposable (DALO), alors que le gouvernement augmente les taxes sur les HLM pour faire payer encore les plus pauvres, qu'il détourne le 1% logement vers les plus aisés et se moque de la loi SRU obligeant les villes à un cinquième de logements sociaux, mais laisse au contraire les HLM être vendus, pour en finir avec un système locatif qui induit partage et coopération sociale, alors que ce pouvoir piège volontairement les quartiers difficiles en ghettos de violence contre lesquels instrumentaliser la peur sociale, et qu'il retire tous moyens financiers aux associations de terrain,l'éradication autoritaire de toute forme de solutions spontanées, de toute alternative au mode d'habiter soumis au dictat spéculatif du marché immobilier, constitue une mesure radicale extrêmement grave qui, en éliminant toute forme d'inventivité populaire, ainsi que toute visibilité des catégories sociales les plus exposées, viole et bafoue les droits et les constitutions républicaines et européennes. Sont ainsi bouchés tout appel d'air et toute issue aux conflits environnementaux et sociaux..Les députés qui doivent examiner cette loi à l'assemblée doivent en saisir l'enjeu dramatique.C'est pourquoi nous appelons à des mobilisations partout en France avec notre symbole de la dernière extrémité, un  parapluie rouge, pour montrer notre refus de participer à la grave escalade répressive en train d'annihiler tous efforts démocratiques vers une société juste, solidaire et fraternelle.                                    

  Coordination des Habitants-usagers En Yourte sur Espaces Naturels:      yourtescheyen@orange.fr.

2 commentaires:

  1. bonjour je ne comprends pas tout dans cette loi lorsque nous sommes propriétaire d'un terrain non constructible que nous avons posés nos camions dessus pour y vivre sommes nous en danger? merci de me tenir informer je ne trouve pas de réponse

    RépondreSupprimer
  2. c est cette lois qui est comme ça ... que tu soit sur ton terrain ou pas ...
    c est juste la même chose pour nous !!!

    RépondreSupprimer